Nos enfants face aux écrans

Nos enfants face aux écrans

Téléphone, tablette, télévision, ordinateur… occupent les enfants. Les écrans font partie de notre quotidien : travail, maison, loisirs.... D’ailleurs, les enfants passent de plus en plus de temps devant les écrans. Ils sont exposés aux écrans dès le plus jeune âge.

 

 

Bon nombre de parents cèdent à la tentation de placer un écran entre les mains de leur progéniture pour faire cesser des pleurs ou pour les occuper le temps de se concentrer sur une tâche.

Les écrans devraient être utilisés avec modération afin de diminuer les risques qui y sont associés tout en profitant de leurs bons côtés.

On sait toutefois que trop ou mal utilisés, les écrans peuvent être dangereux pour la santé. La prudence est donc de mise !

Les écrans sont un véritable fléau de notre société moderne. Faut-il les interdire aux enfants ? Quels impacts ont-ils sur nos enfants ?

Explications, témoignage et conseils pour un bon usage en famille…

 

 

L’explication est plus subtile qu’il n’y paraît et est sans doute liée aux difficultés quotidiennes que bon nombre de parents rencontrent. Liens familiaux fragilisés, souffrance au travail, problèmes financiers, tâche ménagère… Si bon nombre de parents abandonnent leurs enfants aux écrans, c’est souvent parce qu’ils se sentent dépassés par un quotidien pénible, une charge familiale difficile à assumer. Les écrans ont le pouvoir de les occuper en leur laissant une entière liberté d’action.

L’autre aspect qui amène les parents à laisser les enfants manipuler très tôt des écrans est qu’aujourd’hui, ils craignent que leurs enfants prennent du retard face aux nouvelles technologies car, eux-mêmes se sentent déjà un peu dépassés.

 

 

Il est aujourd’hui admis que le bon développement de l’enfant est lié de façon prépondérante à l’attachement affectif avec ses figures parentales dans les premières années de vie ; or être devant un écran à un âge précoce signifie ne pas avoir ces interactions avec son parent, et si cela se reproduit régulièrement et/ou de façon prolongée, cela équivaut à une carence affective et relationnelle.

Les acquisitions et les apprentissages du nourrisson passent initialement par l’exploration multi-sensorielle de son environnement. Ensuite le parent met du sens sur ces sensations et le communique à son enfant. Devant un écran, l’enfant est seul et passif : l’objet n’est perçu qu’en 2 D, les repères de temps et d’espace ne correspondent pas à la vie quotidienne, il y a une confusion entre la réalité et l’imaginaire et les stimulations visuelles et auditives sont plus importantes et moins variées que celles du monde réel. Cela a un impact négatif sur la motricité fine et globale, le langage, la communication et la capacité à interagir, la concentration et la façon d’utiliser son environnement de manière active.

 

Le témoignage d’Abdou, père de Mamadou (10 ans) et de Nafi (6 ans) 

« Je ne m’étais jamais posé la question du temps passé devant les écrans, jusqu’à ce que Mamadou prenne du poids. Entre la télé́ le matin, la tablette, le smartphone pour tchatter avec les copains, l’ordinateur et les mini séries du soir... J’ai réalisé́ que mon fils passe plus de quatre heures par jour scotché aux écrans au lieu de faire d’autres activités physiques. Maintenant je suis vigilant. »

 

 

Les écrans sont alors non seulement des loisirs limitatifs à une période cruciale pour le développement, mais aussi et surtout des entraves à l’acquisition du langage, à la mémorisation des savoirs.

Ils ont aussi une influence néfaste sur le sommeil, l’alimentation, ou encore la gestion des émotions.

 

Pour bien se développer, un tout-petit a besoin d’avoir des contacts avec les autres et de faire toutes sortes d’activités (ex. : casse-têtes, pâte à modeler, bricolage, culbutes, lancer un ballon, regarder des livres). D’ailleurs, les interactions qu’un enfant a avec son environnement et son entourage sont la meilleure source de stimulation pour lui. Or, plus un enfant passe du temps devant un écran durant une journée, moins il lui en reste pour jouer et parler avec les autres. Pour cette raison, les écrans ne devraient pas prendre trop de place dans sa vie.

De la même manière, une grande utilisation des écrans réduit souvent le temps accordé aux activités physiques et au jeu libre. Plusieurs études ont d’ailleurs établi un lien entre la sédentarité causée par l’utilisation des écrans et le surpoids chez les enfants. De plus, le manque d’activité physique et la sédentarité pourraient également nuire au développement d’habiletés motrices indispensables au développement global de l’enfant (ex. : marcher, courir, lancer, sauter, ramper, etc.).

 

 

Chez les enfants, une très grande exposition aux écrans en bas âge serait ainsi associée à :

une moins bonne motricité à l’entrée à l’école parce qu’ils n’ont pas assez couru, sauté, lancé, dessiné ou découpé;

de faibles habiletés sociales en raison d’un manque d’interactions;

des capacités cognitives moins élevées, particulièrement en ce qui concerne la mémoire à court terme, le développement du langage et l’apprentissage de la lecture et des mathématiques;

un mauvais contrôle des émotions et des comportements (agressivité, difficulté à se calmer seul et passivité);

des difficultés d’attention;

des problèmes de sommeil; une mauvaise estime de soi ;

des problèmes de santé (surplus de poids, obésité, trouble de l’attention, fatigue, maux de tête, myopie, problèmes de posture, mauvaise alimentation, hypertension, diabète de type 2, problèmes cardiovasculaires à long terme, etc.).

 

 

Si le temps passé par votre enfant devant les écrans vous préoccupe, il existe des méthodes que vous pouvez utiliser pour le réduire et promouvoir une utilisation saine de la technologie :

Donnez l’exemple : comme disait Gandhi, « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Si vous voulez que vos enfants ne passent pas trop de temps devant les écrans, montrez-leur l’exemple en réduisant votre propre temps d’utilisation  des appareils électroniques. A tout âge, mais surtout pour les petits, les parents sont un modèle à suivre. Spontanément, les enfants reproduisent le comportement de leurs parents pour manger, pour aller aux toilettes, pour dessiner etc. Mettez votre téléphone en mode silencieux pendant les diners en famille, les échanges et/ ou limitez votre temps d’écran avant de vous coucher. Ainsi, tout le monde pourra profiter des avantages d’une réduction du temps passé devant les écrans. En tant que parent, il est donc souhaitable d’adapter son propre comportement face aux écrans. Quand l’enfant est dans la pièce, la télévision et l’ordinateur sont éteints, on éloigne son portable et sa tablette sur le temps de jeux, de discussion et de repas avec son enfant, pour faciliter les échanges, le partage et le bon développement de son petit.

Pas d’écrans le matin : pour être attentif en classe. Les écrans fatiguent l’attention et empêchent la concentration, même à petite dose. Les résultats scolaires peuvent diminuer.

 

Pas d’écrans pendant les repas : pour favoriser les échanges. Votre enfant vous parle moins et vous lui répondez moins quand la TV est allumée, quand vous regardez votre portable. Parler souvent et régulièrement avec son enfant stimule son langage et son intelligence. Les écrans n’aident pas l’enfant à réfléchir.

Pas d’écran dans la chambre de l’enfant : pour qu’il apprenne à jouer seul . Sans écrans dans sa chambre, l’enfant apprend à ne pas s’angoisser quand il est seul. Il peut alors imaginer, créer, inventer. Les parents gardent le contrôle sur ce qui entre dans le cerveau de l’enfant. Ils le protègent des images violentes ou pornographiques qui sont traumatisantes et excitantes pour lui.

Pas d’écrans avant de se coucher : afin de favoriser l’endormissement de l’enfant.

  La lumière bleue des écrans inhibe la mélatonine et retarde l’entrée naturelle dans le sommeil. Lire une histoire, chanter une comptine, parler avec votre enfant le calme et le sécurise. Regarder un écran avant de s’endormir produit l’effet inverse.

 

 

Baigner tôt dans la « bulle technologique » n’est pas, comme on pourrait le croire, synonyme de réussite. C’est plutôt l’inverse.

Les écrans ne sont pas mauvais par nature. C’est leur usage qui peut l’être. L’enjeu n’est donc pas de les bannir mais d’apprendre à nos enfants à les gérer en fixant dès leur plus jeune âge des règles de bon usage. Ces règles doivent bien sûr être définies à la maison, par les parents, mais elles doivent aussi être enseignées à l’école. Il est possible de les apprendre à les utiliser correctement, exactement comme on apprend à bien se nourrir.

 

 

Sachons consacrer du temps à nos enfants sans écrans, du temps pour jouer, discuter et aussi du temps pour rêver. C’est ça la vie. C’est cette faculté de penser, de réfléchir, d’avoir du temps qui permet de se construire, de mémoriser, d’intérioriser et qui fera de nos enfants des adultes dotés de réflexion et donc en mesure de trouver des solutions dans les situations difficiles.

 

 

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